L’avenir de l’éducation dentaire

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Dr Ronald G. Smith

Cette édition spéciale du JADC fait état des derniers développements à la Faculté de médecine dentaire de l'Université de la Colombie-Britannique, la faculté de la province où j'habite. Elle m'amène à penser combien l'éducation dentaire a évolué et combien elle continuera à le faire grâce aux progrès des recherches en santé buccodentaire et à l'intégration des technologies modernes dans les méthodes d'apprentissage.

Cela me rappelle une entrevue audio entre le Dr Richard Valachovic, directeur général de l'Association américaine de l'éducation dentaire, et le Dr John O'Keefe, rédacteur en chef du JADC (www.cda-adc.ca/editor/valachovic.html). Dans un débat sur l'avenir de l'éducation dentaire, le Dr Valachovic a été invité à spéculer sur les développements au macro niveau qui, dans le secteur, auront un impact sur la dentisterie canadienne. Il a défini les grands problèmes que toutes les facultés de médecine dentaire ont à résoudre en tentant de suivre les nouvelles percées scientifiques en santé buccodentaire, et il a souligné les difficultés liées à l'enseignement de domaines dynamiques comme la génomique, l'imagerie et le diagnostic à cause des contraintes imposées par un programme d'études traditionnel de 4 ans.

Au lieu de tenter de couvrir tous les nouveaux développements à l'intérieur de ce programme traditionnel, je suis d'avis que la profession adopte une philosophie incitant les étudiants à embrasser la notion d'apprentissage continu pour maintenir leurs compétences. Par exemple, nous pourrions faire de plus grands efforts pour s'assurer que les dentistes diplômés seront prêts à acquérir, au cours de leur carrière, les compétences exigées pour répondre aux besoins complexes des aînés frêles en matière de santé buccodentaire, un groupe de la population qui continue de croître.

Un autre point relevé par le Dr Valachovic est le vieillissement des enseignants en médecine dentaire, problème qu'aggrave la rareté des jeunes professeurs pour les remplacer quand la retraite deviendra inévitable. Il estime que presque la moitié d'entre eux en Amérique du Nord vont prendre leur retraite au cours de la prochaine décennie. Les facultés devront vraisemblablement faire appel aux dentistes praticiens pour faire de l'enseignement clinique.

Il importera alors que la communauté universitaire canadienne et les dentistes praticiens se rassemblent plus fréquemment. Bien que du point de vue de certains dentistes généralistes il semble qu'un monde les sépare de leurs collègues universitaires, nous avons des besoins mutuels et nous pouvons tous rendre la profession plus forte en agissant comme une communauté dentaire unie. Un autre sujet abordé par le Dr Valachovic est l'impact de la technologie sur l'apprentissage. Les étudiants ont accès à des données cliniques et à d'autres ressources d'un seul clic de souris, et cette capacité est en train de changer la structure des facultés. Plus n'est besoin que l'apprentissage ait lieu dans une salle de classe traditionnelle à des heures déterminées. Étudier en petits groupes, et souvent à son propre rythme, devient rapidement la norme. L'organisation matérielle des facultés évolue également, les activités d'apprentissage cliniques passant des cliniques aménagées dans des universités à celles aménagées dans des centres communautaires ou des hôpitaux.

En réalité, la pénurie possible d'enseignants et l'intégration de la technologie dans le programme d'études peuvent entraîner des innovations sur le plan pédagogique. Les facultés commencent à explorer des façons de partager l'expertise de leurs professeurs en utilisant des vidéos en continu et des moyens d'apprentissage virtuel. Par exemple, au Centre de santé buccodentaire Nobel Biocare de l'UCB, un professeur de Vancouver peut simultanément télédiffuser une démonstration à des étudiants dans la province, ailleurs au Canada ou de l'autre côté de la planète.

L'impact de ces technologies reflète l'évolution du JADC, qui continue à explorer des partenariats avec les universités et les éditeurs afin d'organiser et de présenter dans de nouveaux formats des informations cliniques utiles aux dentistes. Nul doute, l'environnement de l'apprentissage dentaire évolue rapidement. Alors que tombent des murs traditionnels – que ce soit dans nos salles de classe ou entre dentistes praticiens et universitaires – et alors que nous embrassons la notion d'apprentissage continu, nous pouvons tous nous rassembler afin d'assurer l'essor de la profession dentaire canadienne à l'avenir.

Ronald G. Smith, DDS
president@cda-adc.ca