Évaluation des inégalités socioéconomiques en santé buccodentaire au Canada

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Des chercheurs de l'Université McGill viennent de publier dans le Journal of Dental Research un article portant sur l'évolution des inégalités socioéconomiques touchant l'état de santé buccodentaire au Canada au cours des 30 à 40 dernières années. L'étude compare des données provenant de l'Enquête nationale de Nutrition Canada de 1970-1972 et de l'Enquête canadienne sur les mesures de la santé (ECMS) de 2007-2009.

L'article met en lumière d'importantes améliorations dans les résultats sur la santé buccodentaire des Canadiens et un recul des inégalités socioéconomiques absolues. La prévalence de l'édentulisme et le nombre de dents cariées non traitées ont diminué en fonction des 3 facteurs socioéconomiques que les auteurs ont étudiés : le lieu de naissance, l'éducation et le revenu. Une hausse notable dans la prévalence des dents obturées a été observée chez les Canadiens nés au pays, chez les détenteurs d'un diplôme d'études secondaires ou moins, et chez les gens à revenu faible et moyen.

Le JADC a joint la Dre Hawazin Elani, auteure principale de l'article, afin qu'elle commente les résultats de l'étude. « Bien que notre article suggère que les inégalités en santé buccodentaire au Canada aient diminué au cours des dernières décennies, il y a beaucoup de données suggérant qu'il reste d'importantes inégalités en santé buccodentaire et dans la prestation des soins buccodentaires au Canada », a-t-elle mentionné. Elle fait observer que l'ECMS démontre que, même si la majorité des gens qui vivent au Canada ont une bonne santé buccodentaire et jouissent d'un bon accès à des soins buccodentaires, une minorité importante a beaucoup de mal à obtenir des soins dentaires et ces gens portent souvent le plus lourd fardeau des maladies buccodentaires.

Selon la Dre Elani, les groupes vulnérables sont les aînés, les gens vivant et travaillant dans la pauvreté, les jeunes enfants, les peuples autochtones et les personnes ayant des handicaps. « Pour la profession dentaire, la responsabilité est très grande; elle doit prendre l'initiative afin de s'assurer que ces groupes vulnérables aient un meilleur accès à des soins buccodentaires de bonne qualité », a-t-elle conclu.