Complications sinusales liées à l’utilisation de dispositifs d’ancrage temporaires

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J'ai lu avec intérêt l'article sur les dispositifs d'ancrage temporaires1. Malheureusement, il n'est fait aucune mention dans les complications possibles du traitement de l'épaississement de la membrane sinusale et de l'infection possible du sinus. Si l'on regarde le type d'ancrage utilisé, la profondeur à laquelle il est vissé et la quantité d'os disponible à la face vestibulaire du maxillaire au niveau des molaires, on peut prétendre que l'ancrage perforera la membrane et occasionnera des complications sinusales.

À regarder les radiographies fournies, on peut remarquer que les sinus semblent clairs en début de traitement. Par contre, après le traitement, on a une oblitération qui semble presque complète de l'espace sinusal. Cette oblitération peut provenir de l'envahissement du sinus par réaction de la membrane sinusale, soit par perforation, infection, ou réaction à l'intrusion de la molaire.

Les auteurs auraient dû rajouter la nécessité de prendre une TDM pré et postopératoire (ainsi que tout autre jugée nécessaire) pour éviter des problèmes, et ils auraient dû mentionner les problèmes sinusaux reliés à une telle procédure. Enfin, les lecteurs auraient pu en apprendre davantage sur cette étude si les radiographies fournies avaient été présentées dans le format natif.

Dr Jean Routhier
Québec (Québec)

Référence

  1. Al-Fraidi AA, Zawawi KH. Intrusion sélective de premières molaires supérieures en supra-éruption à l'aide d'un dispositif d'ancrage temporaire : une étude de cas. J Can Dent Assoc. 2010;76:a9_f.


Réponse d'un des auteurs

Je remercie le Dr Routhier pour ses observations. Cependant, aucune perforation des sinus due à l'usage de dispositifs d'ancrage temporaires n'a été rapportée dans la littérature. Par ce commentaire, je ne cherche pas à réduire l'importance d'un tel incident ni la possibilité qu'il survienne, et je conviens parfaitement que l'utilisation de la tomodensitométrie ou de la tomodensitométrie à faisceau conique permettrait d'améliorer la mise en place de ces dispositifs et de prévenir toute complication.

Lorsque des mini-vis sont utilisées, notre protocole prévoit habituellement la prise de radiographies rétrocoronaires et rétroalvéolaires sous différents angles et à différents stades pour éviter que les vis ne soient placées trop près de structures vitales (en n'oubliant pas que ces clichés n'offrent qu'une image bidimensionnelle).

Qu'il y a ait eu ou non perforation des sinus dans notre cas1, j'estime que les panorex peuvent donner une vue générale des sinus (quoique non précise, j'en conviens). Comme la patiente n'avait pas d'antécédents de sinusite et n'a manifesté aucun problème de sinus durant la série de traitements, nous n'avons pas jugé que l'opacité sur les radiographies panoramiques était importante. De plus, aucune différence n'a été observée dans la présentation des sinus, entre les clichés céphalométriques pré et postopératoires. J'insiste à nouveau sur le fait que toutes ces images sont bidimensionnelles et qu'il y a toujours un risque de résultats faux positifs.

Quant au format des radiographies, les clichés ont été pris dans une chambre noire avec un appareil photo numérique Nikon de 7 mégapixels et les radiographies ont été placées sur un négatoscope (visionneuse).

Je suis d'accord avec le Dr Routhier pour dire qu'il faut utiliser les techniques d'imagerie de pointe disponibles afin d'éviter les complications durant cette procédure et faciliter l'évaluation pré et postopératoire, et il est certainement indiqué de recommander que les orthodontistes incluent la tomodensitométrie à faisceau conique dans leur protocole de mise en place de dispositifs d'ancrage temporaires.

Dr Khalid H. Zawawi

Référence

  1. Al-Fraidi AA, Zawawi KH. Intrusion sélective de premières molaires supérieures en supra-éruption à l'aide d'un dispositif d'ancrage temporaire : une étude de cas. J Can Dent Assoc. 2010;76:a9_f.